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Notre bike trip en Angleterre
La rando cyclo-camping annuelle devait nous emmener au pays de Galles, c’était dans les tablettes, 10 jours de rando pour atteindre Cardiff.
En réalité, nous n'avons pas été jusqu'au point le plus à l'ouest que nous nous étions fixé. Nous avons stoppé avant, du coté de Bath au sud est de Bristol et avons pris le chemin du retour faute de temps, de bonnes conditions de circulation, de trajets urbains bien choisis, et aussi d'un appétit cyclo-touriste que j'avais jugé plus gargantuesque...
Bon voilà c'est un défi que je n'ai pas su relever en emmenant mon neveu et mon frère.
Mais positivons !!!!
C'est quand même 8 jours de cyclo-camping en autonomie, sous le soleil pendant 7 jours, c'est 897 kms parcourus, la cote sud anglaise et ses falaises, la campagne verte, les villes et villages traversés, les chemins de halage et les voies vertes toujours aussi agréables à emprunter même en Angleterre et enfin les rencontres !
C'est ce que je propose de découvrir avec ces quelques photos qui donnent le témoignage d'une bonne virée familiale !
Ci dessous le parcours initial puis en dessous celui réalisé.
Le matin du départ provoque toujours une ambiance particulière assez euphorique et joyeuse. On part à vélo le matin et on sait que le soir on ne dormira pas dans son lit, mais sous la tente.
Le soleil est au rendez vous (comme promis par Météo France), ainsi que les lunettes de soleil, les cuissards courts, la crème solaire et les bidons frais. On espère bien réitérer ce départ dans les mêmes conditions tout au long de la semaine. On ne le sait pas, mais c'est ce qui se passera. Quelle chance on a eu avec le temps ! La probabilité d'avoir 7 jours de beau temps sans pluie en Angleterre au mois de mai était du même ordre que de trouver un cycliste clean au départ du Tour de France ! Oooooh !
La première journée doit nous emmener hors de France par le biais du Ferry trans-Manche. On ne sera même pas stressés avec un quelconque horaire d'embarquement puisque la fréquence des bateaux est assez soutenue pour pouvoir arriver à Calais détendus en début d'après-midi ! C'est bien l'ambiance du moment, détendue, lors des premiers kms le long du canal d'Aire. Il nous même jusqu'à l'ascenseur à bateaux des Fontinettes, un ouvrage unique en France stoppé en 1967 et classé Monument historique.
Plus de détails sur le lien ci dessous
On continue de longer le canal sur le chemin de halage, sans voiture, mais avec quelques surprises quant au revêtement de certaines parties qui relèvent plutôt du parcours vtt !
On laisse Clairmarais sur la droite avec son réseau de canaux propices aux promenades en canoë, terrain de raids aventures que j'ai bien connu il y a maintenant plus de 25 ans . Oups !
On arrive sur Calais pour embarquer au terminal des Ferry, on se laisse guider par l’expérience de mon frère, dans le dédale de routes et de marquages au sol pour se rendre aux guichets et acheter les billets de la traversée. L'embarquement se fera dans la foulée.
Ce qui est étonnant, c'est que les vélos suivent les mêmes files que les voitures et camions pour les contrôles. On sera tout de même prioritaires au moment d'entrer dans les cales du ferry pour se poster sur les flancs avant.
Pour info la traversée fait 41kms à une moyenne de 31.3 km/h. On aurait eu du mal à suivre le ferry à vélo ! Pour les calories indiquées, ce sont plutôt celles des 3 bières prises !
Moments de repos et de contemplation à bord.
Arrivés au port de Douvres, on rejoint les vélos et c'est le débarquement ! Mais cette fois, les véhicules motorisés en premier et les vélos en dernier. Ce qui n'est pas pour nous déplaire. L'antre de ce mastodonte se dévoile et nous laisse un terrain de jeu improbable ! Des vrais gamins !
Ça y est !! Nous sommes en Angleterre, avec nos vélos. La règle à respecter absolument est : "Tenir sa gauche" "Rouler à gauche". Les réflexes doivent changer : pour traverser, regarder à droite puis à gauche. Dans les ronds-points, tourner dans l'autre sens. ça parait simple, mais il est arrivé parfois au sortir d'un chemin de s'engager... à droite ! Sans conséquence fâcheuse, heureusement. Oups !
La sortie du terminal de Douvres est un vrai labyrinthe à vélo, mais bien fléchée. Avant de continuer plus loin, on fera un retrait de livres sterling au dab dans le centre de Douvres.
Puis l'inévitable est face à nous. Les sympathiques falaises que l'on voyait du ferry, si belles et si imposantes, se plantent devant nous ! Elles sont encore plus impressionnantes. Pas le choix, il va falloir les gravir.
Nous nous dirigeons vers Folkstone puis Hythe pour rejoindre le camping. Voilà la fin d'une première étape bien riche.
Je n'ai pas de photos de nos emplacements au camping... Nous sommes arrivés assez tard en fait, vers 19h30 il me semble. La sonnette à l'accueil nous a permis de déranger la patronne déjà investie dans sa soirée télévisuelle.
Après l'installation du campement et le plaisir des douches qui lavent la fatigue physique, on a cuisiné à la lueur des Petzl pour avaler des sucres lents et se jeter dans les tentes.
Pour la photo du camping, merci Google : ce sont les 3 points jaunes sur l'espace réservé aux cyclos campeurs.
Pour cette deuxième journée, nous allons atteindre ce soir Brighton, soit 122 kms à parcourir. Le temps tient toujours et une belle journée ensoleillée s'annonce.
Nous allons longer la côte à plusieurs reprises et traverser différentes stations balnéaires, certaines plus huppées et d'autres plus populaires.
Le départ de l'étape commence par une séance photos, profitons de la fraicheur physique du moment.
Nous longeons la côte sur le plat, ça roule et nous engrangeons des "kilomètres faciles" sous le soleil !
On s’octroie un petit détour pour rouler sur les rues pavées du centre historique de la ville de Rye.
Puis le front de mer d'Hastings, sur de belles pistes cyclables, les huttes de plage du bord de mer. C'est les vacances... en pédalant.
Nous quittons à nouveau le front de mer pour nous enfoncer dans la " Lullington Heath National Nature Reserve" et découvrir en sortie de foret l'impressionnant géant de Wilmington communément appelé "Long Man of Wilmington".
Le tracé de cette deuxième étape se termine sur mon porte-carte. Nous passons à Newhaven et Il faudra tout de même fournir un dernier effort tout au long de cette "Gibbon Road" qui grimpe tout droit... pour redescendre sur Brighton par une piste caillouteuse assez défoncée. Ça secoue pas mal.
Malheureusement le camping est perché sur les hauteurs de la ville. Arrivés sur place, les emplacements réservés aux cyclo campeurs sont au 3e niveau supérieur. Allez hop, derniers coups de pédales de la journée pour aller planter la tente !
Le beau temps ne nous quitte plus, les premiers rayons de soleil font sortir le cyclo-campeur et déjà il est prêt à attaquer une nouvelle journée de rando !
On n’échappe pas à la séance photo matinale à l'entrée du camping,
Ce début de parcours tranquille nous fait découvrir le front de mer de Brighton et sa fameuse jetée "Brighton Pier".
Nous craquons pour un petit déjeuner à l'anglaise avec un grand café noir, du bacon et des oeufs avec pain de mie. Plus d'excuses ! on va pouvoir appuyer sur les pédales.
Le parcours continue le long de la côte et certaines vues ressemblent assez à celles du matin ou des jours précédents. Mais on kiffe !
Un break à l'ombre s'impose pour le repas du midi. On ne va pas s'en priver pour apprécier les sandwichs maison inondés de Piccalilli.
L’après-midi on passera à gauche de Portsmouth pour continuer sur Southampton.
Le camping se situe avant Southampton et nous serons très bien accueillis comme dans tous les campings d'ailleurs.
Arrivés plus tôt que les jours précédents, ce sera l'occasion de ressortir du camping après la douche et l'installation des tentes.
A peine attablés, 3 bières se pointent sur notre table. On continuera par un resto indien pour apprecier cette soirée hors des gamelles !
Pour la 4eme étape nous allons être hébergés par un hôte Warmshower du coté de Radstock avec qui j'avais échangé le mois précédent. Il nous attend en fin d'après-midi chez lui.
J'avais noté que l'étape de ce mardi comptait 110 kms. Par contre, au moment de charger le fichier de l'étape 4 sur le GPS, je me rends compte qu'elle est longue de 133 kms. Oups !
Le détour par Stonehenge dont on avait parlé peu de temps avant le départ et qu'on avait validé, va nous allonger la journée.
Pas de chance, sur l'itinéraire on se trouvera en plus avec 2 barrages routiers nous obligeant à rebrousser chemin et à contourner largement les travaux. Mais cela n'entamera en rien notre appétit.
La route qui nous même vers Stonehenge ressemble plus à un chemin de prairie et un sentier caillouteux. Mais c'est vraiment plaisant de quitter les départementales anglaises qui s'apparentent plus à nos anciennes nationales, tant le trafic est dense.
Ça sera à partir de ce jour la mauvaise surprise. Les départementales de ce pays sont très fréquentées et le nombre de véhicules est impressionnant.
Le site de Stonehenge est loin de ce que je pouvais imaginer. C'est juste devenu un site à touristes parqués, guidés, débarquant en bus par centaines et... avec une entrée payante ! Le coté touriste arnaqué ne nous ayant pas trop séduit, nous avons opté pour un contournement de la clôture pour quelques photos. Nous nous sommes intéressés à ces quelques marginaux qui combattent pacifiquement la récupération commerciale de ce site.
Nous sommes repartis, un peu déçu pour ma part, par des chemins et voies de tracteurs pour récupérer l'itinéraire initial.
Par contre, le temps s'est écoulé plus vite que prévu et vu le kilométrage restant à pédaler jusqu'à la maison de notre hôte, la possibilité d'arriver à une heure convenable chez lui semble compromise. La décision est prise : le prévenir au plus vite, s'excuser platement et trouver un camping à l'arrache.
Trouver un camping au dernier moment en France, c'est relativement facile mais chez nos amis anglais, il faut être patient et aimer pédaler en fin de journée !
On trouvera finalement un camping qui propose des yourtes bien équipées (le Botany Camping and Glamping à Warminster), mais nous nous contenterons de nos tentes adorées encore détremppées de la rosée de la veille.
L'air du soir est plutôt humide et le sweat à capuche est de sortie.
Au réveil dans la tente, je sais que la route pour le Pays de Galles restera un rêve. Je réfléchis à l'itinéraire que l'on va prendre pour rentrer, Cardiff est oublié. On manquerait de temps pour terminer la boucle complète. Il faut tout d'abord rejoindre Radstock puis rattraper le tracé du retour au sud de Bath. La jonction pourrait se faire à Bradford on Avon et il resterait quelques dizaines de kms pour rejoindre le camping de la 6eme journée. De ce fait, on raccourcit le voyage de deux jours. Oups, dur à admettre...
Je dois avouer que j'ai plus manié les cartes sur cette étape spéciale que l'appareil photo.
Pourtant, le chemin de halage est bien agréable avec ses péniches typiques anglaises, les "narrow boats" qui sont très étroites pour s'adapter au gabarit des canaux anglais.
Le camping est en bord de canal et nous y arrivons assez tôt, en milieu d’après-midi, ce qui permettra à Ben de faire sa lessive !
Il nous reste 2 jours à pédaler à gauche de la route, après ce sera déjà le retour en France.
Pour bien démarrer la journée, on se prend un petit dej dans une chaine de café "Costa Coffee" tout en surveillant les vélos !
Nous avons suivi le chemin de halage depuis le départ du camping et sommes tombés sur cette suite d'écluses impressionnantes. En effet ce ne sont pas moins de 15 écluses successives que l'on découvre en grimpant cette côte !
La vue aérienne google est peu commune...
A midi, on s’arrête pour un pique-nique où Ben nous cuisinera les fameux "beans" avec une recette spécialement créée pour l'occasion, c'est ça les grands Chefs !
Arrivés au camping, on entre dans un domaine calme, isolé et au bureau d’accueil fermé. Le numéro de téléphone indiqué n'est pas d'un grand secours.
Ici, on propose des tipis équipés ou même des maisonnettes de vacances. Nous nous installons et utilisons les sanitaires qui n'ont pas vu un balai ou un produit de nettoyage depuis des lustres ! Étonnant de les trouver dans cet état si on fait le bilan des campings où on s'est arrêtés.
On descendra dans le village comme les loups affamés s'approchant de leur proie. En l'occurrence ce sera un resto thaï ! Le seul etablissement encore ouvert propoant à manger.
Le lendemain, alors que le départ est imminent et que le bureau de l'accueil est toujours fermé, un gros 4x4 Mercedes débarque à vive allure, en descend la propriétaire du camping.
"Vous avez dormi là ?"
Bon, eh bien on économisera 3 emplacements une autre fois. la somme en liquide versée sans facture, servira certainement pour un plein du 4x4 !
On se prendra le petit déjeuner apres avoir fait quelques courses et quelques kilometres.
Les 133 kms de la journée seront variés, passant de la traversée de la forêt aux routes départementales infestées de voitures.
On a remarqué que le comportement des automobilistes anglais variait en fonction de la génération. Combien de papys ou mamys se sont rangés pour nous laisser passer avec un grand sourire à la clef. Et combien de voitures à grande vitesse nous ont rasés sur ces départementales anonymes. De grosses voitures haut de gamme en général.
L'appareil photo est resté sagement dans la sacoche de guidon sur ce genre de routes.
Et notre chef cuisto reste fidèle au poste en fin de journée...
C'est aujourd'hui la dernière journée en Angleterre, en fin d’après-midi nous serons à Douvres et prendrons le ferry.
C'est aussi la journée où le soleil a décidé de nous fausser compagnie après 7 jours de totale fidélité. Nous aurons même une belle averse en milieu de journée et quelques gouttes en approchant Douvres.
De l'autre coté de la Manche, nous nous quittons à Calais, mais moi je rentre sur Béthune. Je vais voir si je rentre directement ou si je trouve un camping, il reste a peu près 90kms. Cela me ferait rentrer dans la nuit !
J'avance sur le parcours et je file poussé par un vent arrière, avec à mes trousses un orage qui semble vouloir me dépasser...
Finalement je décide de bifurquer sur Saint-Omer sous le déluge pour me mettre à l'abri de cet orage qui devient dangereux. Je me réfugie dans une entrée de banque en centre ville où j'arrive à me changer en toute pudeur !
Je rentrerai en voiture avec mon épouse pour les 43 derniers kms que je n'aurai pas fait...
C'était pas l'année...
Il va falloir tout de même que je me calme quand je conçois le parcours d'une rando-cyclo sur plusieurs jours. Il faut baisser le nombre de kms par jour, ou mieux, ne pas prévoir de camping et s’arrêter en milieu ou fin d'après midi quand on en trouve un sur la route.
Épilogue :
On a évidemment réalisé un superbe voyage à vélo en famille et le fait de me remémorer tous ces souvenirs, ça gomme toutes les petites imperfections qu'une telle aventure peut générer.
Merci Dom, merci Ben !
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